Stratégie d’investissement de détail (SIR) de la Commission européenne

La Commission européenne, par le biais de sa stratégie d’investissement de détail (SIR), vise à stimuler la participation des investisseurs de détail aux marchés de capitaux en renforçant leur confiance grâce à des mesures juridiques et réglementaires.

Observations sur le paysage financier européen

Cette initiative découle de plusieurs observations dans le paysage financier européen :

  • Tout d’abord, seuls 17 % des actifs des ménages européens sont investis dans des actifs à risque.
  • Par ailleurs, la Commission européenne met en évidence une disparité importante entre les frais payés par les investisseurs institutionnels et ceux payés par les particuliers. Les investisseurs de détail paient près de 40 % de plus que les institutionnels.
  • Enfin, 45 % des Européens ne font pas confiance aux conseils reçus de leurs intermédiaires financiers.

La Commission européenne considère que le cadre juridique actuel n’est pas suffisamment efficace pour assurer le niveau de transparence requis en matière de gestion des conflits d’intérêts et ne garantit pas que les investisseurs de détail se voient vendre des produits rentables.

Mesures proposées par la Commission européenne pour améliorer la stratégie d’investissement de détail

La Commission européenne a publié une proposition de directive omnibus modifiant plusieurs textes législatifs existants : MiFID II, IDD, Solvency II, UCITS, AIFMD. Les principaux impacts concerneront les producteurs et les distributeurs de produits financiers. L’ampleur des impacts dépendra de la manière dont les législations existantes ont été traduites et mises en œuvre. Plus concrètement, le contenu de la RIS propose des mesures à travers 8 piliers clés pour traiter ces questions :

  1. Moderniser les règles relatives à l’information sur les instruments financiers

Objectif : Rendre l’information sur les produits et services d’investissement facile d’accès et compréhensible.

  1. Élaborer des critères de référence pour comparer les performances des actifs

Objectif : Veiller à ce que les produits d’investissement apportent une réelle valeur ajoutée aux investisseurs de détail.

  1. Interdire les incitations

Objectif : Veiller à ce que les conseils financiers soient conformes aux intérêts des investisseurs de détail.

  1. Réexaminer la politique en matière de conflits d’intérêts

Objectif : veiller à ce que les conseils financiers répondent mieux aux besoins et aux objectifs des investisseurs de détail : Veiller à ce que les conseils financiers répondent mieux aux besoins et aux objectifs des investisseurs de détail.

  1. Veiller à ce que les conseillers financiers soient aptes à donner des conseils

Objectif : Renforcer la culture financière afin que les investisseurs de détail prennent de meilleures décisions.

  1. Éviter la publicité trompeuse

Objectif : Protéger les investisseurs de détail contre la publicité trompeuse, y compris sur les médias sociaux.

  1. Révision à la baisse des critères d’éligibilité pour être reconnu comme investisseur professionnel

Objectif : réduire les charges administratives et améliorer les conditions d’accès au statut d’investisseur professionnel : Réduire les charges administratives et améliorer l’accessibilité pour les investisseurs avertis.

  1. Améliorer la coopération entre les différentes autorités compétentes

Objectif : Veiller à ce que les règles soient correctement et efficacement appliquées de manière cohérente dans l’ensemble de l’UE.

Qu’est-ce que cela signifie pour les acteurs du marché ?

Les producteurs et les distributeurs de produits financiers doivent considérer les SIF comme un facteur de changement.

Au-delà des adaptations concernant les qualifications des conseillers, la normalisation des informations et des avertissements, mais aussi les pratiques de communication commerciale que nous pouvons considérer comme ayant un impact faible ou moyen, les trois sujets ci-dessous pourraient être considérés comme ayant un impact élevé sur les activités commerciales:

Le SIF apportera aux investisseurs de détail et réduira l’écart entre les prix institutionnels et les prix de détail.

La stratégie d’investissement de détail (SIR) vise à réduire l’écart entre les structures de prix institutionnelles et de détail, révolutionnant ainsi le paysage pour les investisseurs de détail. Elle met en œuvre des mesures rigoureuses pour améliorer la transparence et l’équité, permettant aux investisseurs de détail d’accéder équitablement aux marchés et aux produits financiers. Grâce à des réglementations normalisées et à une surveillance accrue des pratiques tarifaires, cette stratégie vise à créer des conditions de concurrence équitables, favorisant une plus grande confiance et une meilleure participation des investisseurs de détail.

Implications de la stratégie d’investissement de détail pour les institutions financières

Dans l’ensemble, la SRI semble viser à améliorer la confiance des investisseurs individuels, ce qui pourrait avoir une influence positive sur leur participation aux marchés financiers. Toutefois, les banques devront s’adapter aux nouvelles normes, ce qui entraînera des ajustements opérationnels et des coûts supplémentaires. Après les vives réactions des banques sur les indices de référence et l’interdiction des incitations, la version finale de la directive est susceptible d’évoluer encore. Une chose est sûre, la mise en œuvre de la directive interviendra au début de l’année 2026. Une fois de plus, les producteurs et les distributeurs de produits financiers devront revoir la manière dont ils promeuvent et vendent les produits financiers. Il est temps de repenser le fonctionnement des entreprises d’investissement et la valeur qu’elles offrent à leurs clients par rapport à leurs frais d’exploitation. Nous vous invitons à consulter l’expertise Business Model Innovation sur notre site.

Un article de Nicolas Fortomaris, Senior Manager Investment chez Dynafin