Rétrospective économique 2023 et perspectives 2024

 

La croissance économique mondiale a ralenti en 2023. La croissance mondiale se situera probablement autour de 2,9 %[1] en 2023, contre 3,5 % en 2022.

En effet, l’année 2023 a été traversée par des événements économiques majeurs, dont certains ont eu un impact significatif sur l’économie mondiale.

– Le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la guerre au Moyen-Orient et la détérioration continue du contexte géopolitique mondial ont mis à rude épreuve notre modèle économique mondialisé.

– Le manque de prévoyance en matière de dépendance énergétique et alimentaire, associé à l’absence d’ambitions locales en matière d’industrialisation, a conduit les gouvernements européens à adopter une politique de « limitation des dégâts ».

À l’étranger, l’administration américaine s’efforce de limiter sa dépendance vis-à-vis du reste du monde depuis la pandémie de grippe aviaire, qui a sonné comme un « signal d’alarme ».

– L’inflation est un autre thème majeur de 2023. Après avoir atteint des niveaux record, l’inflation a chuté en 2023. Même si nous sommes sur la voie de la désinflation, les prix restent élevés.

La fragmentation des marchés des matières premières et des denrées alimentaires restera un problème. La production ou l’extraction des matériaux de base sont en effet concentrées, ce qui rend leurs prix particulièrement sensibles aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues aux guerres.

La politique monétaire restrictive a permis de contenir les pressions inflationnistes. Non seulement l’inflation globale, mais aussi les salaires sont en baisse. Des signes encourageants pour les banques centrales. Néanmoins, malgré la hausse des taux, les politiques monétaires restrictives sont moins efficaces dans le contexte de chocs inflationnistes de l’offre. La course contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Les banques centrales ont suspendu leurs hausses de taux mais la situation reste incertaine car l’inflation peut atteindre des sommets d’un mois à l’autre.

– Enfin, la COP28 a abouti à un accord historique sur l’élimination progressive des combustibles fossiles et l’Union européenne a adopté un cadre législatif pour l’intelligence artificielle.

Performance des marchés financiers en 2023[2]

2024 : À quoi peut-on s’attendre ?

 

  1. 2024 sera une année d’élections. Une quarantaine de pays éliront leur président, tandis que des élections législatives se tiendront dans vingt autres. Environ 4,1 milliards de personnes, soit 41 % de la population mondiale, seront concernées par les élections en 2024.

Si certains votes semblent évidents (Russie, Iran), le choix des électeurs américains, européens ou indiens pourrait changer la face du monde.

Les Belges feront également entendre leur voix en 2024. Le risque de les voir voter massivement pour les extrêmes pourrait compliquer la mise en place d’un gouvernement fédéral.

  1. Le discours des banques centrales continuera de faire les gros titres de la presse.
  2. Récession ? Atterrissage en douceur?

Compte tenu des tensions géopolitiques, du niveau d’inflation, de la politique monétaire restrictive et des déficits publics, les indicateurs avancés laissent présager un ralentissement de l’activité économique par rapport à 2023.

À cela s’ajoutent la crise immobilière en Chine et la volatilité des prix des matières premières.

  1. Lechangement climatique et la transition énergétique continueront également à dominer l’actualité : entre réalités économiques et débats idéologiques, les autorités doivent trouver des solutions pragmatiques et durables.
  2. Enfin, les investissements dans l’intelligence artificielle et les dépôts de brevets dans ce domaine devraient continuer à croître. Près de 200 milliards de dollars devraient être investis dans l’IA d’ici 2024.

Conclusion

Il y a fort à parier que le contexte géopolitique restera un sujet prédominant en 2024.

Du côté des marchés financiers, le cycle de hausse des taux d’intérêt touche à sa fin. Les premiers signes d’assouplissement ne sont pas attendus avant le second semestre.

Les indicateurs avancés montrent un affaiblissement de l’activité en 2024. Un atterrissage en douceur de l’économie est attendu pour les États-Unis. L’Europe présente une vision plus contrastée.

Sachant que les taux d’intérêt ont atteint leur maximum, on s’attend à un mouvement des liquidités vers les investissements (plus particulièrement les obligations). Les valorisations et la durée pourraient offrir des opportunités d’investissement dans les obligations en 2024.

L’allocation géographique des actifs, de bonnes valorisations et une attention portée aux devises seront essentielles pour construire un portefeuille d’actions présentant un bon rapport risque/rendement.

La surprise pourrait venir du Japon. La normalisation de la politique monétaire au Japon pourrait entraîner un rapatriement massif des capitaux. Un pays à surveiller de près.

Les autres thèmes d’investissement à suivre en 2024 sont les investissements passifs, les infrastructures cotées, l’intelligence artificielle et l’énergie propre.

Pour plus d’informations. N’hésitez pas à contacter Nicolas Fortomaris, Senior Manager Investments, par e-mail nicolas.fortomaris@DynaFin.be

[1] Source : Bloomberg consensus_ Décembre 2023

[2] Source : Bloomberg